Le succès d’abriter les assemblées annuelles de la BAD à Kigali du 19 au 23 Mai 2014 avec plus de 3000 participants est un signe très positif pour le Rwanda. C’est une occasion pour la ville de Kigali qui vient de démontrer ses capacités en termes d’accueil et d’organiser les grands évènements pareils. Kigali est désormais capable d’aller loin est d’abriter une conférence internationale allant jusqu’à 5000 participants et d’assurer leur logement, transport, sécurité, bref tout ce dont les participants peuvent avoir besoin.
Beaucoup de chefs d’Etats en exercice et anciens prennent part à ces assemblées annuelles de la BAB qui se tiennent pour la première fois à Kigali. Entre 3000 et 3 500 délégués se sont enregistrés à l’événement intitulé: “Les 50 prochaines années: l’Afrique que nous voulons”.
La raison n’est autre qu’une simple observation sur les chantiers éparpillés dans le pays et surtout dans la capitale. Avant la conférence de la BAD, il y a eu inaugurations d’hôtels, de motels, d’appartements ici et là à travers le pays mais surtout dans la capitale. Et d’autres grands hôtels même de 5 Etoiles sont en phase de finissage ici et là dans le pays.
L’on citera La Palisse Hôtel de Nyamata à Bugesera, à moins de 25min de Kigali vers le site qui abritera le nouvel Aéroport International. Il y a un autre hôtel de 5 Etoiles au centre-ville de Kigali, communément appelé « plateau», tout près de Kigali Serena Hotel.
L’hôtel le plus attendu est celui de Kigali Convention Complex de 5 Etoiles, situé à Kakiru, tout près du Parlement. Ce grand hôtel a une salle de conférence de 2500 personnes en forme de maison traditionnelle rwandaise. D’autres projets d’hôtels de groupes internationaux vont commencer bientôt les travaux de construction. C’est notamment Sheraton Hotel qui sera érigé dans le District de Gasabo et sera prêt en 2018.
C’est une occasion aussi pour le pays de construire d’autres infrastructures. Ainsi, l’ancien Camp Kigali n’existe plus, tous les vieux bâtiments ont été démolis pour faire face à de nouvelles installations pour la conférence. « On ne peut plus reconnaître l’endroit, c’est très joli avec ces nouvelles routes macadamisées, l’éclairage public, les nouveaux bâtiments et deux grandes tentes blanches…. », se réjouit Jean Claude Tuyisenge, un habitant de Biryogo.
Les trottoirs de la ville de Kigali ont eu droit à un coup de peinture fraîche. D’immenses affiches bleues souhaitant la bienvenue aux visiteurs étrangers tapissent les quatre coins de la Kigali. Selon la Police de roulage du Rwanda, « tous les véhicules utilisés pour déplacer les visiteurs ont subi un control technique ». Des centaines de véhicules regroupés au petit stade de Remera étaient composés de jeep et Coaster de six cylindres tous flambant presque neufs.
Les conférences pareilles laissent beaucoup d’argent dans le pays. Les pays africains comme le Kenya, l’Ethiopie….réputés pour les grandes conférences internationales gagnent beaucoup d’argent grâce à des conférences pareilles », affirme Alice Keza, étudiante en économie. « Imaginez-vous ce que ça représente si le Rwanda avait la chance d’accueillir au moins trois conférences du genre chaque année », souhaite Keza.
Cet évènement ravi même Fidèle Ndayisaba, maire de Kigali : « Ça représente un grand évènement et c’est sûr, il y aura un impact positif. Nous comptons que ce soit plutôt un tremplin pour la promotion de l’image de la ville de Kigali et ses affaires ».
C’est le soulagement pour le boom des affaires dans la ville de Kigali. Tous les hôtels de Kigali sont pleins et les services au rendez-vous comme le dit un gérant d’un hôtel de Kigali flambant neuf. « Tous les hôtels sont pleins, on s’est bien préparé pour qu’il n’y ait aucun problème d’internet. On avait 2 Méga et maintenant on en a 5 parce que le gouvernement nous demande d’être à la page ».
C’est aussi une occasion de célébrer les 50 ans de cette grande institution financière africaine. C’est la première fois que le Rwanda accueille un si grand nombre de participants étrangers y compris les Chefs d’Etats africains. Selon le président de la Banque Africaine de Développement, le Dr Donald Kaberuka, « l’événement est important ».
« Les hôtes sont là pour célébrer les 50 ans de la Banque Africaine de Développement, une institution qui a vu le jour en 1964. L’on est en droit de se poser des questions sur ses réalisations et ses perspectives dans les cinquante prochaines années. C’est le dernier aspect qui constitue le thème central de la présente rencontre de Kigali », a indiqué Kaberuka.
Le secteur privé africain, les Gouverneurs des Banques Centrales des pays africains, ainsi que les Ministres africains de l’Economie et des Finances, les partenaires, les Experts académiciens et les chercheurs donnent leur contribution sur ce que les Africains attendent de leur Banque en termes d’apport pour bâtir le futur du continent.
Pour ce qui est du Rwanda, poursuit le président de la BAD, « beaucoup de délégués s’inspirent de ses réalisations durant les vingt ans post génocide. Car, le pays aligne quelques performances dans sa reconstruction et qu’il faut reconnaître ».
Le Dr Kaberuka a fait des progrès énormes durant ses deux mandats
Kaberuka fait aussi le bilan de ses dix ans à la tête de la BAD. « Ce sont les observateurs qui devraient le juger. J’ai accompli le manifeste des promesses faites lors de la campagne pour la présidence de la BAD ». Ce qui a conféré une crédibilité spéciale, comme résultat sa réélection pour le 2ème mandat en 2010.
En 2015, Donald Kaberuka devrait céder la place à son successeur à la tête de cette prestigieuse institution financière africaine. Kaberuka rappelle qu’il est arrivé à cette institution financière avec comme capital de 32 milliards de dollars. Le capital a atteint aujourd’hui plus de 100 milliards. Les opérations de la BAD étaient évaluées à 4 milliards de dollars à mon arrivée, et maintenant elles ont été multipliées par deux. Au total, la BAD a déjà donné 100 milliards de dollars au continent africain et les réalisations sont visibles.
Le Rwanda est membre de la BAD depuis 40ans
Le Rwanda vient de passer 40 ans au sein de cette banque comme le dit l’Amb. Claver Gatete, Ministre rwandais des Finances. Le Rwanda a bénéficié d’un appui de 1,650 milliards de dollars durant toute cette période.
En d’autres termes, 32% de ces fonds ont servi aux infrastructures, 25% aux projets d’agri- élevage. Donc ces fonds ont été affectés à la construction de routes, la construction du barrage de Rusumo et du chemin de fer en perspective, le pétrole, eau et assainissement, agropastoral, ICT, etc.
Témoins de tant de souffrances, les collines de Kigali renvoient aujourd’hui un message d’espoir aux pays africains en conflit: un nouvel avenir est possible. Celui du Rwanda, bâti depuis la fin du génocide sur le mérite, le travail et l’innovation, constitue un cas d’école qui inspire tous les débats programmés.